Madame de Sévigné dans la mouvance de Port-Royal

Conférence

par Monique Rivet

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Depuis longtemps séduite par cette dame de lettres, Monique Rivet nous retrace un itinéraire mental et spirituel :« c’est d’abord Mme de Sévigné et (..) les jansénistes, avant d’être Mme de Sévigné et le jansénisme. Entre les deux intitulés, il y a la longue démarche qui vac onduire la marquise, à travers toute sa vie, vers une forme de parachèvement de sa foi ». On ne peut parler de conversion, mais celle qu'Arnaud d'Andilly avait appelée « une jolie païenne » et accusée de faire de sa fille une idole, s'efforce jusqu'à sa mort (en1696, à 70 ans) de mettre Dieu au centre de sa vie.

Mme Rivet nous fait suivre ces efforts, de constatation amère (« Je n'avance guère dans le pays du détachement ») en diagnostic lucide (« j'ai un esprit éclairé et un cœur de glace »). Esprit éclairé par ses amitiés jansénistes, ses lectures, et son unique mais marquante visite à Port-Royal des Champs ; mais cœur de glace, car Madame de Grignan ne s'y effacera pas vraiment devant Dieu. En l'opposant aux grands pénitents présentés par Laurence Plazenet dans son Anthologie, Monique Rivet remercie Madame de Sévigné de nous « proposer un parcours humain dans lequel nous pouvons entrer, la suivre, nous reconnaître ».