Arrêt du Conseil d’Etat du Roi du 16 novembre 1711, ordonnant la démolition de l’église abbatiale de Port-Royal des Champs. Extrait des registres du Conseil d’Etat Le Roy étant informé qu’en exécution de l’arrêt de son Conseil d’Etat du 22 Janvier 1710, tous les bâtiments qui composaient ci-devant le Monastère de Port-Royal des Champs tant au dedans qu’au dehors de la clôture on été démolis à la réserve de l’église et du logement nécessaire tant pour l’habitation d’un chapelain que pour celle d’un jardinier ou concierge qui devait être établie par l’abbesse de Port-Royal de Paris pour l’exploitation des terres de l’enclos et des environs, mais comme sur les remontrances que les prieure et religieuses de Paris ont faites depuis au Sieur Cardinal de Noailles Archevêque de Paris qu’il y aurait beaucoup d’inconvénients à laisser subsister ladite église tant par l’inutilité dont elle est dans un lieu qui ne peut plus être habité par personne, que par la dépense qu’il faudrait faire actuellement pour les réparations d’icelle, et pour l’entretien dudit chapelain et que les terres qui composaient le jardin ayant été affermées, les gages et l’entretien du jardinier ou concierge seraient aussi inutiles et fort à charge a ladite abbaye de Port-Royal de Paris, ledit Sieur Cardinal, après avoir fait visiter lesdits bâtiments et dresser procès-verbal de leur utilité ou inutilité aurait rendu son ordonnance le 29 décembre audit an 1710 portant entr’autres choses permission auxdites Prieure et Religieuses de faire démolir lad église et d’en vendre les matériaux au plus offrant et dernier enchérisseur, pour les deniers en provenant être employés au profit de leur monastère aux conditions y contenues, et que les corps inhumés audit Port-Royal des Champs seront exhumés, transportés et réinhumés avec la décence requise au cimetière de la paroisse de Saint-Lambert. Vu ledit arrêt du Conseil d’Etat du 22. janvier 1710 ensemble ladite ordonnance dudit Sieur Cardinal de Noailles du 29. Décembre audit an, tout considéré. Sa Majesté étant en son conseil a ordonné et ordonne que pour l’exécution de l’ordonnance dudit Sieur Cardinal de Noailles, archevêque de Paris dudit jour 29. décembre 1710, l’entreprise tant de la démolition de lad église et bâtiments en dépendant, que celle de l’exhumation, transport et reinhumation des corps actuellement inhumés audit Port-Royal des Champs, seront publiées et adjugées au rabais, et que les matériaux qui proviendront de ladite démolition seront publiés et adjugés au plus offrant et dernier enchérisseur par devant le Sieur Dargenson Conseiller ordinaire en son Conseil d’Etat après trois publications et affiches en la manière accoutumée, et que les deniers qui pourront revenir de la vente desdits matériaux, après que la dépense de la démolition de bâtiments, exhumation, transport et reinhumation de corps aura été acquittée, seront entre les mains de l’abbesse et religieuses dudit Port-Royal, pour être employés au profit de ladite abbaye. Veut en outre Sa Majesté que ce qui sera ordonné par ledit Sieur Dargenson pour l’exécution du premier arrêt soit exécutée nonobstant toutes oppositions et autres empêchements quelconques, dont si aucunes interviennent Sa Majesté s’est réservée la connaissance et l’a interdite à toutes ses cours et autres juges. Fait au Conseil d’Etat, Sa Majesté y étant, tenu à Versailles le 16e Novembre 1711. Signé Phelypeaux. Sources : BNF/Manuscrits, « Recueil d'épitaphes, contenant de nombreux dessins de pierres tombales à la plume ou à la sanguine, avec armoiries coloriées, notes, copies et extraits de pièces ». VI Ile-de-France. Clairambault 946, f° 163. |